Le taux d’emploi moyen des seniors de 60 à 64 ans en Europe est de 62,4%. En France, ce taux est nettement inférieur à la moyenne européenne, avec une différence de -12,3 points. Cette disparité a incité le gouvernement à prendre des mesures pour réintégrer cette catégorie de population dans le marché du travail.
Parmi ces mesures, une réunion a été organisée entre le Medef et le patronat pour discuter de la création de contrats spécifiques pour les seniors âgés de 60 à 64 ans. Ces contrats ont été présentés comme bénéfiques pour les entreprises. Cependant, certains craignent que ces contrats puissent créer un effet d’aubaine.
Medef et le patronat se rencontrent
Le Medef et d’autres organisations patronales ont récemment tenu une réunion, tant préoccupés par le statut des personnes âgées de 60 à 64 ans qui souhaitent ou devraient encore continuer à travailler. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’objectif gouvernemental visant à porter le taux d’emploi de cette tranche d’âge à 65% d’ici à 2030. Le but de ces nouveaux contrats serait de stimuler le recrutement de seniors par les employeurs, tout en facilitant le retour à l’emploi des chômeurs seniors.
En particulier, le Medef a proposé la création d’un contrat de travail à durée indéterminée (CDI) spécifique pour les seniors sans emploi. En plus le coût d’un salarié sénior compte tenu de son expérience, peut prétendre à une rémunération plus élevée.
Ce contrat est bénéfique pour les entreprises
Le Medef souhaite ainsi que les personnes âgées puissent avoir un traitement spécial par rapport aux autres employés, notamment au niveau de leurs engagements avec l’entreprise. Ce CDI senior offrirait un avantage important pour les employeurs, puisqu’il permettrait d’avoir une visibilité sur la date de départ en retraite du salarié.
Contrairement à la législation actuelle, qui autorise le départ à la retraite à 70 ans, ce contrat autoriserait la mise à la retraite dès que le salarié remplit les conditions pour bénéficier d’une retraite à taux plein. En outre, le Medef suggère de supprimer la contribution spécifique de 30% que les employeurs doivent actuellement verser pour financer les indemnités de mise à la retraite.
Effet d’aubaine : un souci sur l’embauche des séniors
En effet, l’incitatif à l’embauche est un dispositif conçu pour accompagner les seniors jusqu’à la retraite. Cependant, ce programme a été remis en question par le gouvernement en raison de ses répercussions financières jugées négatives. Initialement estimé à 800 millions d’euros, le coût de cet allègement des cotisations a suscité des inquiétudes.
En outre, la perspective de voir tous les seniors bénéficiers d’un contrat à durée indéterminée (CDI) grâce à cet avantage pourrait entraîner une perte importante pour l’État, évaluée à 2,3 milliards d’euros. Face à ces préoccupations, le patronat a proposé un délai de carence de six mois entre le licenciement et une réembauche, dans le but d’apporter temporairement une solution à cet effet d’aubaine.