L’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) est un sujet de débat récurrent en France, suscitant des réactions passionnées et des interrogations sur son équité. Introduit en 2018 pour remplacer l’ancien Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF), cet impôt vise à taxer le patrimoine immobilier des ménages les plus aisés, dans le but de réduire les inégalités économiques et de financer les politiques publiques. Cependant, son caractère potentiellement injuste et son impact sur les contribuables soulèvent un certain nombre de questions.
De plus en plus de contribuables chaque année
Depuis sa mise en place en 2018, l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) connaît une augmentation constante du nombre de contribuables qui y sont assujettis. En 2023, près de 176 000 foyers fiscaux sont concernés par cet impôt, marquant une hausse significative de 23% en seulement 5 ans. Cette croissance du nombre de contribuables s’accompagne d’une augmentation significative des recettes pour l’État.
En effet, les recettes générées par l’IFI sont passées de 1,3 milliard d’euros en 2018 à 1,9 milliard d’euros en 2023, soit une augmentation de 42%. Cette tendance met en évidence l’importance croissante de l’IFI comme source de financement pour l’État, tout en suscitant un débat sur son impact et sa pertinence dans le paysage fiscal français.
Un impôt progressif et complexe
L’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) est structuré de manière progressive, avec des taux d’imposition allant de 0 % à 1,5 % en fonction de la valeur du patrimoine immobilier net. Ainsi, la part du patrimoine comprise entre 0 et 800 000 euros n’est pas imposable, tandis que celle comprise entre 1,3 et 2,57 millions d’euros est taxée au taux de 0,7 %. Cette progression de l’IFI vise à tenir compte de la capacité contributive des contribuables, en appliquant des taux plus élevés aux patrimoines les plus importants.
Cependant, le calcul de cet impôt reste relativement complexe, avec de nombreuses règles et exceptions à prendre en compte. Les contribuables doivent s’y retrouver dans ces différentes dispositions pour déterminer le montant exact de leur contribution.
Des soupçons d’injustice ?
Malgré son objectif de redistribution des richesses, l’IFI a été largement critiqué pour son caractère potentiellement injuste. Certains estiment que cet impôt pénalise injustement les propriétaires de biens immobiliers, en particulier les personnes âgées qui ont accumulé un important patrimoine immobilier au fil des ans. Ces contribuables, bien que disposant d’un patrimoine important, peuvent se retrouver dans une situation financière précaire, avec des revenus limités.
L’IFI ne tient pas compte de la situation financière réelle des contribuables, mais se base uniquement sur la valeur de leur patrimoine immobilier. Cela peut conduire à des situations considérées comme injustes, où des personnes âgées disposant d’un patrimoine important mais de faibles revenus sont confrontées à une charge fiscale disproportionnée par rapport à leur capacité contributive.